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SIMILIA SIMILIBUS

À l’autre extrémité de la chambre, une jeune fille, en fraîche toilette blanche et dont la personne semble fort agréable pour autant qu’on puisse discerner ses formes, agite très consciencieusement un élégant éventail de plumes au-dessus d’un canapé près duquel elle est assise. Il est vrai que le canapé n’est pas vide. Il y a là un autre jeune homme, celui-là à moustache prononcée, apparemment plongé dans un profond sommeil, à en juger par son immobilité.

Mais voilà que tout à coup son être s’agite fiévreusement, à la joie manifeste de sa veilleuse. Ses lèvres s’entrouvrent presque aussitôt pour laisser échapper de petits cris étouffés ; puis il porte brusquement les deux mains à son cœur, appelant, d’une voix faible, à peine perceptible :

Help ! Jimmy !

Aussitôt le liseur attentif jette son livre à terre, entrouvre le rideau et accourt auprès du dormeur.

Celui-ci ouvre de grands yeux ébahis, se fait un petit massage de tête avec ses deux mains comme quelqu’un qui cherche à rattraper ses