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SIMILIA SIMILIBUS

ques que beaucoup d’entre nous Canadiens-français. En matières économiques, et en bien d’autres, vous ne parlez pas la même langue que vos cousins d’Angleterre ; à Londres, on ne vous comprend pas du tout quand vous parlez commerce. Eux sont pour la liberté des échanges ; ici, vous êtes pour la restriction ; vous croyez à la balance du commerce, eux s’en moquent ; votre idéal est de vendre sans acheter, eux achètent pour vendre, ils ont adopté cette tactique depuis trois quarts de siècle, et leur commerce couvre le globe, pendant que vous vous empêtrez dans vos écheveaux tarifaires, source de complications internationales qui menacent à tout instant de vous mettre en guerre avec vos voisins. À cet égard, moi qui te parle, et bien d’autres de mes compatriotes, sommes plus proches parents d’Albion que la plupart de tes nationaux canadiens. En deux mots, nous sommes loyaux sujets britanniques ; mais, note bien ceci, vous ne ferez jamais de nous des Anglais, pas plus que vous n’en avez fait des Écossais et des Irlandais…

Et il s’arrêta un peu essoufflé de sa tirade. Le journaliste anglais, qui pouvait enfin placer