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UN TOURNOI

son trouble, il exécuta tout de travers le présentez armes.

La demi-douzaine d’officiers bien comptés qui composaient l’état-major du commandant pour l’occasion sauta en selle après lui, et la petite troupe partit au pas dans la direction du Parlement, où l’imposant Von Goelinger, dans une courte note dont il avait adouci les termes autant que possible, avait requis le chef de l’État et ses ministres de se trouver à l’heure dite pour le recevoir.

S’il avait compté sur l’effet théâtral de cette exhibition de casques étincelants au soleil, il dut être profondément désappointé. Pas un joli minois, pas même un bonnet de servante ou une coiffe de nourrice aux fenêtres de l’aristocratique rue Saint-Louis ; à peine çà et là quelques piétons tellement affairés ou absorbés dans leur conversation qu’ils ne tournaient seulement pas la tête pour admirer la fringante cavalcade. Que voulez-vous ? cette bonne vieille rue Saint-Louis en a tellement vu, de ces galas à panache, qu’elle n’en fait plus le moindre cas.

Au Parlement, les conquérants eurent une