Page:Barzaz Breiz, huitième édition.djvu/194

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
100
CHANTS POPULAIRES DE LA BRETAGNE.

Et le malheureux cheval se dresse debout sur ses pieds, et renversant la tête de côté, il mord la gorge du monstre :
Le monstre bâille; il agite son triple dard rouge comme du sang, et déroule ses anneaux en sifflant ;
Mais ses petits l’ont entendu, ils accourent : fuis ! la lutte est inégale, tu es seul. Oh ! fuis, sain et sauf !
— Qu’il y ait des Franks par milliers ! je ne fuis pas devant la mort ! —
Il n’avait pas fini de parler, qu’il était déjà loin, bien loin de sa demeure.

V


L'ERMITE


I


Comme l’ermite du bois d’Helléan[1] dormait, on frappa trois coups à sa porte.
— Bon ermite, ouvrez-moi la porte ; je cherche un asile où me retirer.
Le vent souffle glacé du côté du pays des Franks : c’est l’heure où les troupeaux et même les bêtes sauvages ont cessé d’errer cà et là.


  1. Ce bois faisait autrefois partie de l’immense forêt de Brécilien ou Brocéliande ; il n’en reste plus que le nom.