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LES TROIS MOINES ROUGES


NOTES


Le peuple croit voir encore, la nuit, les moines rouges : ils sont vêtus de manteaux blancs et portent une grande croix écarlate sur la poitrine ; ils montent des squelettes de chevaux enveloppés dans des draps mortuaires. Ils poursuivaient, dit-on, jadis les voyageurs, s’attaquant de préférence aux petits garçons et aux jeunes filles, qu’ils enlevaient et conduisaient Dieu sait où, car ils ne les ramenaient point. On raconte qu’une pauvre femme attardée, passant près d’un cimetière, ayant vu un cheval noir, couvert d’un linceul, qui broutait l’herbe des tombeaux, puis tout à coup une forme gigantesque avec une figure verte et des yeux clairs venir à elle, fit le signe de la croix ; qu’à l’instant ombre et cheval disparurent dans des tourbillons de flammes, et que, depuis ce jour, les moines rouges (car c’en était un) ont cessé d’être redoutables en perdant le pouvoir de nuire.

C’est peut être une allégorie de leur épouvantable fin.