Page:Barzaz Breiz, huitième édition.djvu/435

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Quand d’Aubigny on vint aux mains, il n’y eut personne, grand ou petit, qui n’ouvrit de grands yeux en le voyant verser le sang.

Ses cheveux, son visage et ses habits étaient tout couverts de sang, de sang qu’il tirait aux Anglais, en leur perçant le cœur.

On le voyait, sur le champ de bataille, le cœur calme, la tête haute, pas plus ému par les boulets que s’ils eussent été des bouchons.


II

Alors, les hommes de la basse Bretagne venaient au combat, en chantant : « Celui qui a vaincu trois fois, celui-là vaincra toujours !

« A Camaret, dans ces temps-ci, les Anglais ont fait une descente ; ils se pavanaient sur la mer, sous leurs blanches voiles gonflées ;

« Ils sont tombés sur le rivage, abattus par nos balles, comme des ramiers ; de quatre mille qui débarquèrent, il n’en est pas retourné un seul dans son pays.

« A Guidel, ils sont descendus, à Guidel, en terre de