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— Decem mandata Dei ;
Novem angelorum chori, etc.
Unus est Deus, etc.

— Die mihi quid undecim ?

— Undecim stellae
A. Josepho visae ;
Decem mandata Dei, etc.
Unus est Deus, etc.

— Die mihi quid duodecim ?

— Duodecim apostoli ;

Undecim stellae
A Josepho visae ;
Decem mandata Dei,
Novem angelorum chori,
   Etc., etc., etc.,
Unus est Deus
Qui regnat in cœlis.


Toujours la grande idée d’un Dieu unique, au début et à la fin de chacune des strophes de la pièce latine ; toujours la sombre croyance à une nécessité indivisible, à la mort, ramenée dans l’hymne bretonne, comme terme de toutes choses. Entre ces deux enseignements il y a l’immensité : le christianisme et le paganisme, la civilisation et la barbarie sont en présence. Le Druide expose ses doctrines, et l’apôtre les combat : la jeune génération qui les écoute appartiendra au vainqueur. La lutte ayant cessé au sixième siècle, et les Armoricains étant tous devenus chrétiens à la fin de cette époque, comme l’histoire nous l’atteste[1], il s’ensuit que le monument qu’elle a laissé derrière elle remonte à une date plus ancienne. Au moins la leçon du Druide à son disciple a-t-elle été composée dans un temps où l’ordre avait encore des écoles ouvertes en Armorique, probablement du quatrième au cinquième siècle ; car si, d’une part, Suétone et Pline nous assurent, de la manière la plus formelle, que Tibère extermina tous les Druides et magiciens de la Gaule, et que l’empereur Claude eut la gloire d’abolir complètement leurs mystères ;


  1. Procope, Ap. Scriptores rerum Gallicar., t. II, p. 31, Vita Melani, ad finem, vi saec