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popularis ante seculum duodecimum latine decantatæ, etc., dont l’auteur, bien qu’un peu distrait, a contribué à faire connaître cette collection ; mais il est un commentateur à l’opinion duquel elle doit son plus grand succès à l’étranger, et que la reconnaissance me fait un devoir de remercier publiquement. En voulant bien dire, dans son grand et savant ouvrage Uber de Lays « qu’aujourd’hui, en Bretagne, la poésie populaire est plus vieille, plus authentique et plus originale que partout ailleurs en Europe, » M. Wolf a émis un jugement dont l’Allemagne littéraire s’est faite l’écho flatteur.

Je ne parlerai ni des romanciers ni des peintres de mœurs qui ont popularisé, parmi un différent public, les types caractéristiques de la poésie bretonne. Le plus en vogue maintenant, qui avait alors assez de confiance en lui-même pour ne pas chercher le succès dans le scandale, sema de chants bretons son meilleur ouvrage ; un autre dont les écrits, au contraire, font aimer et estimer l’auteur autant que l’homme, et dont le nom, respecté comme celui de Walter Scott chez les Bretons d’Ecosse, devient chaque jour plus cher aux Bretons d’Armorique, M. Pitre Chevalier, avait déjà montré à plusieurs reprises, et montre encore avec éclat, quel parti on peut tirer des chants bretons en écrivant le roman et l’histoire. Ses livres, ainsi que les études de M. Alfred de Courcy, qui ploie avec une rare souplesse son talent varié aux sujets les plus divers, ont achevé de faire connaître les chants populaires de la Bretagne révélés par la critique à la science.

Cette bienveillance générale m’a imposé un devoir que les Bretons ont bien voulu me rendre plus facile à remplir : grâce à eux, je peux publier aujourd’hui une collection moins indigne de l’attention des hommes sé-