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Si tu l’as pris ce soir, je te donnerai un sou d’or. —

Le jardinier, l’ayant écouté, tendit un lacet dans le jardin ;

Et il prit un rossignol, et il le porta à son seigneur ;

Et le seigneur, quand il le tint, se mit à rire de tout son cœur.

Et il l’étouffa, et le jeta dans le blanc giron de la pauvre dame.

— Tenez, tenez, ma jeune épouse, voici votre joli rossignol ;

C’est pour vous que je l’ai attrapé ; je suppose, ma belle, qu’il vous fera plaisir. —

En apprenant la nouvelle, le jeune servant d’amour de la dame disait bien tristement :

— Nous voilà pris, ma douce et moi ; nous ne pourrons plus nous voir,

Au clair de la lune, à la fenêtre, selon notre habitude. —


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