Page:Basile de Cesarée - Homélie contre les usuriers, 1853.djvu/14

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à son mensonge à force de serments, et retirant de son inhumanité un funeste profit, le parjure. Mais une fois que l’emprunteur a parlé d’intérêts et de garanties, alors son front se déride, il sourit, il se souvient de quelque liaison de famille, il l’appelle son camarade et son ami : « Nous verrons, ajoute-t-il, si nous n’avons pas quelque argent de côté. Nous avons bien une somme qu’un ami nous a confiée pour la faire produire : il est vrai qu’il a fixé des intérêts assez lourds ; mais enfin nous rabattrons quelque chose, et nous prêterons cet argent à un taux moins élevé. » Grâce à ces feintes, à ces discours qui charment et flattent le malheureux, l’usurier l’enchaîne par ses contrats, et ravit encore la liberté à celui que la misère écrase déjà de travail. Car celui qui s’oblige à payer des intérêts et qui