Page:Basile de Cesarée - Homélie contre les usuriers, 1853.djvu/30

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

argent se multiplierait-il assez pour te donner ce dont tu as besoin, pour reconstituer le capital et pour produire encore les intérêts ? Mais ce n’est pas avec ce que tu reçois que tu acquitteras ta dette. Avec quoi donc ? Attendons que ces espérances se réalisent, et ne courons pas comme le poisson après l’amorce. Car, de même que le poisson avale l’hameçon avec l’appât, de même l’argent qu’on nous prête entraîne avec soi les intérêts. La pauvreté n’est pas un opprobre. Pourquoi nous attirer toutes ces hontes qui suivent les dettes ? Nul ne traite une blessure par une blessure, nul ne guérit un mal par un mal, nul ne remédie à la pauvreté par des intérêts.

Es-tu riche ? N’emprunte pas. Es-tu pauvre ? N’emprunte pas. Si tu es riche, tu n’as pas besoin d’emprunter ; si tu n’as rien, tu ne