Page:Basset - Contes populaires d’Afrique, 1903.djvu/272

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Elle alla trouver cette femme, lui raconta tout cela et lui dit :

— Il est arrivé un bel homme qui vient ici d’un pays étranger pour apprendre à connaître la sagesse des femmes ; je te demande de la lui montrer.

— Bon, dit la femme, j’ai entendu.

Là dessus, elle commença ainsi :

— Va trouver mon mari et dis-lui : j’ai reçu un dépôt d’un Arabe, un homme très puissant : il m’a donné sa femme pour que je demeure près d’elle ; lui-même est parti ; maintenant, je l’ai chez moi, cette femme. Je suis encore alerte et je voudrais bien sortir pour aller chercher de la nourriture et du bois, mais je crains de m’en aller et de la laisser seule ; des hommes pourraient venir et lui tendre des pièges. Alors son maître serait furieux quand il reviendra et quand il apprendra cela. C’est pourquoi je voudrais l’amener à ta femme dans ta maison. La vieille femme fit comme elle le lui avait recommandé et l’homme lui dit :

— Bon, c’est entendu ; va la chercher, amène-la, fais-la venir chez ma femme, dans la maison.

La vieille s’en alla, mit au jeune homme des vêtements de femme avec des pantalons, un voile et des anneaux aux jambes et vint avec lui. Cet homme crut bien que c’était réellement une