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— Mes belles-filles, partez ! retournez à la maison. Mes fils sont des mangeurs de gens.

Alors les jeunes filles partirent en courant et, à la rivière, elles firent la rencontre de la rainette. Elles lui demandèrent de leur faire passer l’eau.

— D’où venez-vous, mes enfants, leur dit-elle.

— Nous venons de chez Doukouli.

— Mais puisque Doukouli est un mangeur de gens, comment pouvez-vous vous sauver ? dit la rainette.

Elles répondirent :

— Nous nous jetons à tes pieds : fais-nous passer l’eau ! Nous ne saurions le faire seules, car nous ne sommes que des enfants.

La rainette prit un radeau et les fit traverser. Lorsqu’elles eurent atteint l’autre rive, elles s’assirent et se reposèrent un peu de l’essoufflement de leur course.

Doukouli se mit à leur poursuite et arriva à la rivière. Alors la plus jeune dit à ses sœurs :

— Voilà Doukouli ! mais il me faut chanter le refrain au moyen duquel il se transforme en hyène :

— Eoué ! Eoué ! que dirai-je ? Moi, Doukouli-Doukou.

Si je t’attrapais, je te saisirais.

C’est moi qui change mes couleurs ! Hiayaya : Gare à toi !