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1609. aout.

« Finalement les vassaux et sujets de Vostre Altesse, accoutumés a la domination de tres bons princes, (quy prient tous les jours Dieu pour la continuation de ce bonheur par la procreation de ligne masculine a Son Altesse), ont interest de demeurer en l’heureux estat ou ils sont, apprehendent toutes nouveautés ou changements, craignent l’alteration de leurs privileges, le gouvernement de seigneurs envoyés de la France pour les regir, quy n’auront pas tant de soin de les bien conserver et maintenir, que de faire leurs affaires particulieres a leurs despens ; qu’ils deviendroint province frontiere de la France vers l’Allemaigne, par consequent toujours foulée de garnisons et de logements de gens de guerre, la premiere attaquée, et quy servira de place d’arme et de theatre a jouer toutes les tragedies entre les François et leurs voysins ennemis. »

« Voila, ce me semble, tous les interets quy se rencontrent a considerer et peser a la presente proposition. »

« La premiere, quy est celle de madame vostre fille, vous doit porter a l’execution de ce que l’on vous propose. Car quel meilleur party pourroit elle trouver

    Bretagne, avait épousé Hercule II d’Este, duc de Ferrare ; Anne, sa fille, fut mariée : 1o à François de Lorraine, duc de Guise, 2o à Jacques de Savoie, duc de Nemours. — Élisabeth de France, mère de l’infante d’Espagne, et Marguerite de France, mère du duc de Savoie, descendaient l’une et l’autre d’Anne de Bretagne. — Enfin le duc de Lorraine était fils de Claude de France, petite fille, non pas, comme le dit Bassompierre, de la seconde fille d’Anne de Bretagne, mais bien de sa fille aînée, Claude, femme de François Ier.