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appendice.

Je dois à la bienveillante obligeance de M. Léopold Delisle cette information qui joint à sa valeur bibliographique le mérite de confirmer le témoignage de Bassompierre.


XIV



Le mariage du jeune Montmorency avec Mlle  de Scepeaux avait eu lieu par surprise et contre le gré du roi, qui chercha même à l’empêcher par un enlèvement. Cependant « Dame Jeanne d’Espeaux, duchesse de Beaupreau » parut au contrat de mariage du prince de Condé comme « femme de mond. seigneur de Montmorancy. » (Histoire des princes de Condé, par M. le duc d’Aumale, pièces et documents, t. II, p. 443), et à l’époque dont il est ici question, le roi ne l’avait pas encore « desmariée. » Ce fut seulement en février 1610 que le mariage fut annulé (Lettres de Malherbe du 2, du 6, et du 12 février 1610). Il est donc probable que les propositions du roi à Bassompierre n’eurent lieu qu’au moment où celui-ci en parle pour la seconde fois, c’est-à-dire à la date de février 1610, à moins que le dessein du roi, qui cette fois voulait donner Mlle  de Vendôme au jeune Montmorency, ne fut dès lors si fermement arrêté qu’il le considérât déjà comme accompli.

La seigneurie de Beaupreau avait été érigée par le roi Charles IX, d’abord en marquisat, puis en duché non-pairie, en faveur de Charles de Bourbon, prince de la Roche-sur-Yon, lequel avait épousé Philippe de Montespedon, dame de Beaupreau, comtesse de Chemillé. Le prince de la Roche-sur-Yon n’ayant pas laissé d’enfants de son mariage, les seigneuries de Beaupreau et de Chemillé avaient passé de la maison de Montespedon dans celle de Scepeaux. L’érection de la terre de Beaupreau en duché-pairie eût été, non un simple rétablissement, mais une faveur nouvelle accordée à M. de Bassompierre.