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1617. avril.

mousquetade quy luy perça la cuisse sans toutefois offenser l’os, dont il fut aussy guery dans un mois.

Une heure apres que Mr de Pralain eut esté blessé, Marolles[1] vint au camp avec sauf conduit qu’il avoit envoyé demander, et capitula au nom de Mr de Nevers pour la reddition de Retel, laquelle ayant sinné, il entra dans la ville, et, ayant apporté le contreseing de Mr de Nevers, le gouverneur de la ville accepta la capitulation que Marolles avoit faite et rendit la place[2], ou Mr de Guyse vint loger le lendemain quy estoit le 18me d’avril[3].

Le 19me il fit la montre generale de son armée et se resolut d’envoyer querir forces canons pour assieger Mesieres parce qu’il n’y en avoit plus que quattre en son armée quy ne fussent esventés, ce quy ne pouvoit de douse ou quinse jours estre prest. Cela fut cause que je luy demanday congé d’aller a Paris pour parachever le traitté que j’avois commencé de la vente de ma charge de collonel [general][4] des Suisses avec

  1. Claude, seigneur de Marolles, fils de Claude, seigneur de Marolles, et de Françoise d’Érian, après s’être défait de la charge de lieutenant-colonel des Cent-Suisses de la garde du corps, s’était attaché au duc de Nevers. Né en 1564, il mourut le 9 décembre 1633. Il fut le père de l’abbé de Villeloin.
  2. M. de Nevers, « brave en parolles », s’était retiré à Mézières : c’est de là que venait Marolles, muni du contre-seing du duc pour traiter de la reddition de Rethel, et autoriser le gouverneur à accepter la capitulation.
  3. La place s’était rendue dès le 16 avril (Histoire de la mère et du fils. — Prise et reduction des ville et chasteau de Retheil par monseigneur le duc de Guise, le dimanche 16 avril 1617. Paris, 8 pp. in-12.)
  4. Inédit.