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journal de ma vie.

cation[1] de l’arrest de restablissement des ecclesiastiques de Bearn dans leurs biens comme il a esté dit cy dessus que l’assemblée de Loudun [n’]avoit demandé que les trois articles du restablissement des conseillers de la Religion au parlement de Paris, de la prolongation pour trois ans des places de seureté, et du changement de gouverneur a Leitoure, ce quy avoit esté entierement executé avant les six mois, neammoins ceux de Bearn pretendoint qu’ils pourroint faire, dans un mois apres, leurs remontrances contre cet arrest, et qu’icelles ouies, le roy feroit ce qu’il verroit bon estre là dessus. Le roy fut fort indigné de voir qu’ils n’avoint point verifié ledit arrest : toutefois ils sceurent sy bien persuader au roy qu’ils ne manqueroint de le faire, et qu’il leur avoit encores esté permis par la concession que le roy avoit faite a l’assemblée de Loudun, de venir faire cette derniere remontrance avant le verifier, et qu’ils promettoint d’aller le faire promptement verifier s’il plaisoit au roy de leur permettre d’y retourner, que le roy les renvoya promptement pour cet effet, et quand et eux le sieur de la Chainée[2] un de ses ordinaires, tant pour en solliciter la prompte verification que pour luy en mander a toute heure des nouvelles. Et cependant Sa Majesté partit de Bordeaux et s’avança sept lieues vers[3] le Bearn en un bourg nommé Prei-

  1. Les précédentes éditions portaient : ratification.
  2. Le sieur de la Chesnaye, gentilhomme ordinaire de la maison du roi, était lui-même huguenot. Cependant il demeura fidèle au service du roi dans la guerre qui eut lieu l’année suivante.
  3. Aux précédentes éditions il y avait : dans.