Page:Bassompierre - Journal de ma vie, 2.djvu/276

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
272
journal de ma vie.

audience a cinq dames du palais qui vindrent a l’antichambre ou on nous donna des sieges. Il y avoit seulement une vieille duena avesques elles. La marquise de Linojosa[1] quy venoit a la court, me trouva en cet estat, ce qu’elle trouva fort nouveau et inaccoustumé, et se mit de la partie, et fusmes plus de deux heures en conversation, apres laquelle je fus disner cheux l’ambassadeur de Venise quy fit ce jour là festin a tous les ambassadeurs, et puis je m’en revins cheux moy ou mes commissaires se trouverent pour conferer de nos affaires.

Le mardy 20me je fus voir l’inquisiteur general Alliaga, confesseur du [feu][2] roy : puis je vins disner cheux monsieur l’ambassadeur ordinaire, quy traitta ceux quy le jour precedent avoint esté cheux l’ambassadeur de Venise.

Apres disner nous nous assemblames de rechef avesques nos commissaires, et demeurasmes presque d’accord de toutes choses.

Ce jour là il fut resolu au conseil d’Estat que la tresve de Hollande ne seroit plus prolongée[3].

Le marquis de Velada et le comte de Villamediana[4] revinrent de leurs bannissements.

  1. Anna-Maria de Mendoza, IIe marquise d’Hinojosa, avait épousé Jean d’Arellano, VIIIe comte d’Aguilar.
  2. Inédit.
  3. Une trêve de douze ans avait été conclue le 9 avril 1609 entre l’Espagne et les Provinces-Unies des Pays-Bas : à son expiration cette trêve avait été prolongée de six semaines seulement.
  4. Antoine d’Avila, IIIe marquis de Velada, fils de Gomez d’Avila, IIe marquis de Velada, et d’Anna de Toledo Colonna, sa seconde femme. — Jean de la Tour et Taxis, IIe comte de Villa-