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1621. avril.

Finalement je luy parlay amplement de la part de la reine sa sœur, en faveur et a la recommandation du duc de Monteleon. Il me respondit sur tous les points fort judicieusement, me disant que pour ce quy estoit de l’expedition de mes affaires, il avoit luy mesme a remercier le roy son beau frere de la facilité qu’il avoit apportée sur ce sujet ; que pour les affaires d’Allemaigne Dieu luy estoit a tesmoin s’il n’en desiroit le repos et la tranquillité comme des siennes propres ; qu’il n’en estoit pas le chef, mais l’empereur, ny ses trouppes qu’auxiliaires, et qu’il y feroit tous les offices imaginables vers luy pour le porter a une bonne paix de laquelle il sçavoit que l’empereur son oncle[1] estoit tres desireux ; que pour le palatin, il n’avoit, ny toute la mayson d’Austríche, aucun sujet de luy bien faire ; neammoins que la recommandation du roy son beau frere luy seroit en tres forte recommandation ; et que finalement pour ce quy estoit du duc de Monteleon, qu’il tesmoygneroit dans trois jours a la reine sa sœur comme il estimoit et deferoit a ses prieres, principalement quand elles luy estoint faites en faveur de personnes sy dignes que le duc de Monteleon, et que de cela je pouvois asseurer et la reine sa sœur et ledit duc. Je pris en suitte congé de luy pour la forme affin de revenir en suitte faire [mon entrée a Madrid pour venir faire][2] l’office de condoleance de la part du roy. J’allay puis apres prendre congé de la reine.

  1. Ferdinand II, alors empereur, était frère de Marguerite d’Autriche, mère du roi Philippe IV d’Espagne.
  2. Inédit.