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1621. octobre.

Ainsy je m’en retournay avesques cet ordre en nostre quartier, que je cherchay le moyen d’executer sans montrer que ce fut avec affectation, pour ne hausser davantage le chevet aux huguenots, superbes de leurs bons succes, tandis que ceux du quartier du Moustier taschoint d’avancer leur pretendue batterie. Mais les ennemis quy estoint maitres de leur fossé vindrent miner dessous ce travail, en sorte que la nuit du dimanche 24me au lundy 25 sur les deux heures du matin, ceux de Montauban sortirent par une fausse porte au dessus du Moustier et vindrent par l’entrée de la tranchée attaquer le regiment de Picardie quy estoit en garde depuis ce coin de la contrescarpe jusques au penchant et de ce penchant vers le Tar jusques a l’esplanade ou l’on vouloit faire la batterie, et tuerent tous ceux quy voulurent faire resistance ou quy ne se jetterent de la tranchée dans le penchant quy va vers le Tar, et tuerent quattre capitaines du regiment de Picardie, et en mesme temps firent jouer la mine qu’ils avoint faite sous l’esplanade et emporterent tout le lieu ou l’on vouloit mettre la batterie.

Monsieur le connestable me commanda de me trouver le lendemain cheux Mr de Chomberg ou il vint disner, et l’apres disner il fut agité de ce que l’on devroit faire pour remedier au desordre de la nuit precedente ; ce que Mr de Marillac promit de faire, et malgré les ennemis, de mettre dans cinq jours trois pieces en batterie au mesme lieu ou elles avoint esté destinées.

Mais la nuit du mercredy au jeudy 28me[1] les

  1. Il y a au manuscrit : la nuit du vendredy au jeudy 28me.