Gensac[1] par un nommé......[2], estoit gouverneur de Monheurt et s’estoit revolté contre le roy a la mort de son pere ; avesques lequel Mirambeau j’avois quelque pratique secrette, et en estions demeurés a quattre mille escus qu’il demandoit pour remettre la place es mains du roy, avec une abolition de sa derniere revolte ; dont j’advertis le roy sans le communiquer a Mr le mareschal de Roquelaure, ainsy que ledit marquis de Mirambeau m’en avoit prié : ce quy fit resoudre le roy et monsieur le connestable de venir a Monheurt affin d’en avoir l’honneur de la prise[3].
Le roy m’avoit envoyé le mesme jour le sieur de Lancheres quy avoit fait semblant de s’en venir me trouver sans y estre envoyé du roy : il m’en porta une lettre, et une autre de Mr de Puisieux, par laquelle ils me manderent que je n’eusse a prendre allarme de ce que Sa Majesté avoit chassé d’aupres d’elle le pere Arnoux et que le roy l’avoit fait pour le mieux, comme il me diroit a mon arrivée. Je diray en ce lieu toute cette affaire.
Depuis que Mr de Luines avoit esté honoré de la charge de connestable, il la voulut faire avec tant
- ↑ Gensac, bourg du canton de Pujols, arrondissement de Libourne.
- ↑ Le nom est en blanc au manuscrit : il avait été rempli dans les éditions précédentes.
- ↑ Le roi, parti de Montbeton le 14 novembre, s’était rendu à Toulouse, où il avait fait entrée. Il quitta cette ville le 23 et, passant par Lectoure et Nérac, s’approcha de Monheurt.
mirent en révolte. Boësse-Pardaillan, après avoir rétabli l’ordre à Monheurt, se rendait à Sainte-Foy lorsqu’il fut assassiné à Gensac par Savignac d’Eynesse dans la maison où il était logé.