Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 11, 1922.djvu/41

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LE CHAPELAIN.

Arrêtez-le !… Il écume !… Cet homme est sans défense !…

L’ÉCUYER, (d’en bas.)

Non, vengez-vous, mon maître !… Vous avez bien fait !… C’est nous, vos serviteurs, qui vous le crions !… Vous avez bien fait de venger votre honneur !…

(Manuel se redresse tout à coup, sanglant.)
NUNEZ.

Ah !… Tu te dresses comme un spectre saignant, Don Juan !… Qu’est-elle devenue, maintenant, ta face d’amour ?… Tu as pressé ma Consuelito contre ta poitrine !… Au cœur, maintenant !… Au cœur !

(Il lui donne un violent coup d’épée ; Manuel appuyé contre la terrasse, chavire sous le choc et s’écroule. Le corps tombe à travers les branches des rosiers grimpants.)
L’ÉCUYER.

Premier venu, premier servi !…

(Le chapelain, l’écuyer et l’archer ramassent le corps et le tirent en scène.)
NUNEZ.

Pablo ?… Réponds ! Aurons-nous à déplorer la perte du fameux chevalier ? Ha ! Ha !…

(Il se penche sur la terrasse.)
L’ÉCUYER.

Ce grand corps que voilà ne respire plus, en tout cas !

LE CHAPELAIN.

Diem clausit supremum !…