Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 3, 1922.djvu/223

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IRÈNE.

Elle ne te plaît pas ? Je vais aller en changer, si tu veux ?… Voyez-moi ça ? vrai, mon garçon, je plains ta femme !

LIGNIÈRES.

Je ne sais ce qu’il a contre cette robe ; elle est adorable !

IRÈNE.

Moi, je sais ! Il la voudrait couleur aubergine avec des pensées en application… et des choux… violets… avoue, hein ? que tu voudrais des choux… tu en meurs d’envie !…

RICHARD.

Ce n’est pas ce que je veux dire.

IRÈNE.

Tais-toi, tiens !… Je t’excuse en pensant que si j’avais une fille, il y a déjà cinq ans qu’elle ne me pardonnerait ni la robe, ni le visage… Et maintenant en wagon !… Oh ! une idée… Je vais faire enrager la Brécourt… Paulot, une cigarette, vite, vite… des miennes… Je vais rentrer comme si j’avais oublié la consigne… vous allez voir… Et avec mon plus gracieux sourire encore.

(Et la cigarette aux lèvres, elle ouvre la porte du salon, d’un air distrait et naturel ; elle referme la porte derrière elle.)
LIGNIÈRES.

C’est vrai qu’on dirait d’une grande sœur qui ne vous ressemblerait pas… D’ailleurs, la phrase