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ACTE PREMIER

Le décor représente un petit boudoir en laque chinois, noir, rouge et or. Au fond, une porte à deux grands panneaux pleins donnant sur la galerie ; à gauche, une porte donnant sur le salon. À droite, près du manteau d’arlequin, une toute petite porte à caissons donnant sur la chambre de la maîtresse de la maison. Sur le même mur, une petite cheminée d’ébène. Au plafond, grande lanterne chinoise. Le mobilier est très sobre, noir, une commode de Coromandel, un secrétaire. À gauche des spectateurs, une table, avec, autour, disséminés, chaises et fauteuils un peu disparates ; à droite, non loin de la cheminée et un peu plus en avant, la chaise longue caractéristique de la maîtresse de maison, une chaise longue, vaste, confortable, presque lit de repos, recouverte de vieux velours cramoisi de coussins dorés. Devant la chaise longue, une table basse orientale. A côté, deux lampes à abat-jour étouffés mais, aux murs de la pièce, des appliques au contraire très lumineuses. La pièce n’est d’ailleurs pas encore éclairée. Il est cinq heures de l’après-midi. La scène est vide, le feu allumé.

DARNIS.

Avertissez Mademoiselle que son oncle est là. N’annoncez que moi. Je ne sais pas si Mademoiselle voudra recevoir d’autres personnes.

(Entrent Madame de Chevrigny, le petit cousin Allard, et le vieux Arnould.)
DARNIS, (leur désignant la porte du salon à gauche.)

Passez dans le salon. J’attendrai Henriette… seul…

(La femme de chambre ouvre la porte du salon.)
DARNIS, (à la femme de chambre.)

Allez, Émilie… c’est pressé.