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ACTE II

Dans l’hôtel de Monsieur Ulric, à Passy. Un salon au rez-de-chaussée, assez vaste, style Régence vert et or, moderne, mais de goût simple, correct et très intime. Les fenêtres donnent sur la cour d’entrée. Au lever du rideau, Madame Desroyer est seule, approchée de la fenêtre.



Scène PREMIÈRE


MADAME DESROYER, seule, puis LE VALET DE CHAMBRE

MADAME DESROYER, (qui guettait.)

Ah ! les voilà !… On sonne ! (Elle va à la porte de gauche et appelle, mais à voix étouffée exprès.) Maxime ! Maxime ! Venez vite… (Le valet de chambre sur le pas de la porte.) Ce sont les personnes en question ?

LE VALET DE CHAMBRE.

Je ne sais pas… il m’a semblé reconnaître la dame… Je ne connais pas le monsieur qui accompagne…

MADAME DESROYER.

Faites-les entrer ici directement, et surtout, comme je vous l’ai recommandé, qu’on n’avertisse pas Madame, là-haut… Si par hasard elle demandait qui a sonné, répondez que vous ne savez pas… Dépêchez-vous.

(Le domestique sort, Madame Desroyer reste seule quelques instants, s’agite, va à la fenêtre, puis à la porte à droite comme pour écouter si sa fille ne descend pas. Finalement elle se poste, les mains derrière le dos, les lunettes hautes. Le domestique introduit Madame Bocquet, Monsieur Bocquet. Madame Desroyer ne leur tend pas la main.)