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— Génovéfa, m’a-t-il dit, si vous m’aimez,

vous mettrez un habit noir à chacun de vos fils,

pour que les habitants disent : « Ce sont les porteurs de ce pauvre Yanik. »

— Où le conduira-t-on ?

— À la lande du malade,

sur le bord du chemin qui mène à Saint-Jean.

— Écoutez ! il me semble qu’on a crié dans la maison.

— Dur, serait le cœur de celui qui ne pleurerait.

— Ô deuil ! deuil !

(La mère entre précipitamment par la porte du jardin.)


Scène II


MARIA.

Qu’y a-t-il de nouveau dans ma maison ?

Je vous ai entendu pleurer de fort loin.

Pourquoi pleurer si abondamment ?

Pourquoi vous taisez-vous ?… Voyons, vous, Génovéfa ?

GÉNOVÉFA, (hésitant.)

Nous avons été faire la lessive,

Et l’eau a emporté les plus belles nappes.