Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 1, 1922.djvu/126

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MARIA.

Mon fils ! mon fils !

ERVOANIK, (refermant la porte.)

On n’enterre pas les morts qui vivent, n’est-ce pas ?

Les voilà… cachez-moi… cachez-moi !

(Il se réfugie dans les bras de sa mère. On entend au loin
chanter l’office des morts.)


Libera me Domine de morte æterna in die illa tremenda… quando cœli morendi sunt et terra… dum venieris judicare sæculum per ignem.


ERVOANIK.

Enfermez-moi à clef dans votre chambre, par pitié,

dans votre chambre !… Mais je sais que je suis maudit,

et, sans clefs ni personne pour les ouvrir,

s’ouvriront les portes et les cloches sonneront d’elles-mêmes

Je voudrais m’abîmer dans le cœur de la terre !

(Les voix se rapprochent.)


Dies illa, dies iræ, calamitatis et miseriæ dies magna.