Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 1, 1922.djvu/140

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DAVID.

Bon dieu, tout de même… quand je pense à la santé héréditaire de toute notre famille !… et de celle de ma pauvre femme… car enfin, ni de son côté ni du mien… Des maladies de nerfs ! voilà qui était complètement inconnu dans mon temps… à part peut-être notre grand’tante. Et encore…

GRAND’MÈRE.

Tu ressasses tout le temps la même chose, mon pauvre David… Tu n’as pas plus à t’expliquer le dépérissement de Daniel que la santé de son frère… Remercions le ciel qu’au moins un de tes enfants puisse te seconder dans la vie et dans tes affaires… L’autre paye pour tous probablement.

DAVID.

Et puis… nous en causions avec Maxime tout à l’heure… vous l’étouffez, cet enfant, de soins et de sollicitudes. Il est calfeutré ici, entre toi et cette aveugle… Au lieu d’une aveugle pour compagne dont la conversation endormie ne fait que l’affadir, que ne lui cherches-tu un camarade de vingt ans, de son âge, qui l’intéresserait à des préoccupations d’hommes, à la vie, à la vie de tout le monde, parbleu ! Ah ! si j’avais le temps de m’occuper de son éducation !