Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 1, 1922.djvu/218

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Ce n’est pas à plus tard qu’il faut remettre ton devoir… c’est maintenant qu’il faut agir…

MARTHE.

Maintenant ?

GRAND’MÈRE.

J’ai reçu ce matin une lettre de Maxime… Je ne mens pas, la voici… (Elle la sort de sa poche et la froisse.)… L’entends-tu ? — Cette lettre m’annonce son arrivée immédiate à notre rencontre… Il dit pouvoir profiter de quelques jours de congé, et les mettre à notre service. Il n’y a pas à s’illusionner… Ce n’est ni pour moi, ni pour Daniel qu’il veut nous rejoindre. Il faut l’empêcher à tout prix de venir… Si je t’éloignais, j’aurais trop peur de lui… une parole au hasard dans une conversation, une révélation pour Daniel… ah ! j’en tremble, Marthe ! D’un autre côté, si je lui écris moi-même, tu sais le cas qu’on en fera… mon autorité là-bas n’a pas beaucoup de poids. Non, je ne vois qu’un seul moyen… Il faut que ce soit toi qui l’empêches d’une façon absolue de partir… Toi seule tu peux lui répondre…

MARTHE.

Mais vous savez bien que c’est impossible. Je ne puis pas écrire.

GRAND’MÈRE.

Si… en dictant… Oh ! je sais bien qu’il y a