Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 1, 1922.djvu/241

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énergie petit à petit : Ah ! dieu de dieu !… On est mal payé dans le métier, et dans la vie…

MARTHE.

En effet, Maxime, j’écoute ta voix… j’écoute, et tu parais avoir un peu vieilli…

MAXIME.

J’ai tellement eu la foi dans notre prospérité commerciale… et dans ma valeur donc !… Ils ne pourront pas dire au moins que je leur ai économisé ma jeunesse… Ah ! la vie est mauvaise !…

MARTHE.

Toi ! c’est toi qui dis cela !

MAXIME.

Vois-tu, je songe à m’expatrier, là-bas, en Amérique… Je fais des plans… très rationnels, je t’assure… C’est le renouvellement pour moi peut-être… J’ai des propositions admirables… Et puis travailler pour mon propre compte à la fin… Ils se débrouilleront ici à loisir… Là-bas, j’installerai ma vie…

MARTHE.

Ainsi ce n’est pas seulement le découragement d’une heure… une lassitude irréfléchie… tu parles d’installation à demeure lointaine… de compagne… de foyer… Deviendrais-tu, à ton tour, un sentimen-