Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 1, 1922.djvu/246

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peu, de ces gens qui sont obligés d’avoir tout en eux, pour passer la vie… Je t’assure, il doit en être beaucoup ainsi, au bord de ces rues où tu vas… dans les sept étages de ces maisons, où il me semble parfois, lorsque j’y entre, que j’entends craquer les parquets sous le poids de la vie trop lourde.

MAXIME.

La vie ! La vie lourde, mais puissante !… Je ne me contenterai pas de la rêver sur place. Non, la vie, je n’en ai pas fini avec elle !… Tu as bien raison, va… ce serait à pouffer, hein, si avec cette poitrine et ces bras on n’arrivait pas à faire son trou… pas, Marthe ?

MARTHE.

Va où tu dois aller. Je t’aimerai de loin.

MAXIME.

Et d’abord, je te veux, d’abord… Je suis venu ici, passer deux jours, surtout pour te retrouver…

MARTHE.

Impossible.

MAXIME.

Si… Tu viendras ce soir ou préfères-tu que je te retrouve dans ta chambre, au milieu de la nuit ?

MARTHE, (se dégageant.)

Laisse-moi. Je ne veux pas…