Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 1, 1922.djvu/49

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je les donne aux bêtes venimeuses du fossé…

je les donne aux filles de lépreux !…

ERVOANIK.

Ah ! donc… c’est cela ? attendez un peu…

je me doutais bien, je comprenais mal… Mais cette fois je le dis, c’est vous qui mentez, mon père,

au milieu de votre âme !…

MARIA.

Non, votre père n’a pas menti,…

vous épouseriez une lépreuse.

ERVOANIK.

Vous avez médit, je vous le prouverai.

MATELINN.

Et quand vous le prouveriez mille fois plus encore,

le trouve mauvais qui voudra, —

je jure que vous ne mangerez pas dans la même écuelle.

ERVOANIK.

Et moi… à tous ceux qui élèvent des enfants

et les marient contre leur gré, —

aussi bien à mon père qu’à ma mère,

je donne ma malédiction de bon cœur !