Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 1, 1922.djvu/64

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Voilà trois jours et trois nuits

que je les entends sonner le deuil,

sans qu’il y ait chrétien né autour d’elles,

deuil le soir et le matin,

et carillon à midi…

oh ! Yohan, pourquoi sonnent-elles !

ERVOANIK.

Ce n’est pas le glas, c’est le carillon.

Vite… vite… il faut enlever nos sabots.

(Ils se déchaussent tous les deux.)

Maintenant faites un signe de la croix. —

(Ils se signent.)

Et donnez-moi votre main.

ALIETTE.

Voici ma main, ma main droite dans votre gauche.

(Ils s’avancent lentement vers la porte, — les cloches continuent.)
ERVOANIK.

Elles sont froides toutes les deux…

Nous n’avons pas peur pourtant,

n’est-ce pas, Aliette ?…

vous n’avez pas peur ?

ALIETTE.

Ervoanik !