Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 1, 1922.djvu/71

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

LA VIEILLE.

Oh ! n’ayez de doute aucun ;

plutôt faillira la pluie à mouiller.

LE SÉNÉCHAL.

Et de ne plus aller chercher ton pain

qu’entre le pont et le moulin.

LA VIEILLE.

Mais je n’ai pas besoin de chercher mon pain,

moi. J’ai de l’argent plein mon pichet,

et des écheveaux de soie à revendre,

assez de quoi doter ma fille,

qui est le miroir des demoiselles,

en son village.

LE SÉNÉCHAL.

Miroir des vieilles, retourne à ta pierre

cracher dans les cendres,

et rappelle-toi d’obéir.

LA VIEILLE, (le reconduisant.)

Bonsoir à vous, monsieur le Sénéchal.

LE SÉNÉCHAL.

Ferme ta porte, ferme-la bien,

et asperge-toi d’eau bénite.

(Il sort.)