Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 11, 1922.djvu/29

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CONSUELITO.

Si… Il y en a un !… Mais j’ai prié ma femme de chambre la plus intime de l’inviter pour cette nuit à partager son lit !

L’HOMME.

Et là, là… que vois-je ?…

CONSUELITO.

Que voyez-vous, Don Juan, qui vous inquiète ?…

L’HOMME.

Cette lumière, au fond du corridor ?

CONSUELITO.

C’est là que j’ai préparé notre couche… Il eût été imprudent de monter chez moi !

L’HOMME.

Vous n’avez pas fait l’obscurité complète ?…

CONSUELITO.

Même la peur ne me priverait pas du plaisir de regarder votre visage pendant que vous m’aimerez… et de me plonger au fond de vos yeux ! Je ne veux rien perdre de cette nuit… C’est pourquoi j’ai allumé la veilleuse.

L’HOMME.

Je n’ai jamais pu dormir avec une veilleuse !

CONSUELITO.

S’agit-il de dormir ?…

L’HOMME.

Consuelito, allez souffler cette lumière… Je n’avancerai qu’à ce prix !