Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 12, 1922.djvu/100

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CHAVRES.

J’ai un fils, Serge, que je tiens assez éloigné de ma vie… un assez mauvais sujet pour qui je nourris parfois une affection horripilée, parfois un sentiment plus tendre… Je l’ai justement quitté à sept heures… Est-ce qu’on ne m’apprend pas que cet animal-là s’est fait bêtement renverser par une automobile dans les Champs-Élysées ?… Contusions graves, paraît-il… Il me réclame…

JESSIE.

Oh ! je suis désolée… Courez vite, mon ami… Je ne supporterais pas une minute l’idée que je sois un obstacle à votre impatience !

CHAVRES.

Mon Dieu… ces contusions n’ont peut être pas le caractère de gravité qu’on suppose !… Demain matin, par exemple…

JESSIE.

Qui est venu vous avertir ?

CHAVRES.

Des amis à lui… Ils sont là, à ma porte, dans une limousine, paraît-il.

JESSIE.

Dans ce cas, si l’on vient vous chercher en auto, c’est que l’état est sérieux… Allez, je vous en supplie, au moins vous rendre compte… Peut-être reviendrez-vous rassuré… Et ce n’est pas une demi-heure de plus ou de moins à attendre…

CHAVRES.

C’est vous qui le dites !…

JESSIE.

Je vous assure… vous seriez demain (Elle a hésité