Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 12, 1922.djvu/109

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MAX.

Si je lâche mes examens, on m’offre du jour au lendemain une très belle situation dans le commerce.

JESSIE.

Comment donc ! La vie en meublé… la femme de ménage… la matérielle au tripot et, le dimanche, une petite promenade en bicyclette aux Vaux-de-Cernay ! Tu vois grand !… Merci pour moi !… Allons, retrouve-toi, Max !… Te voilà déjà plus calme… Je vais t’excuser comme je pourrai, tout à l’heure… Je ne te garderai pas rancune, je te le promets… (Câline.) Si tu t’en vas tout de suite, par exemple… C’est fini, n’est-ce pas ? Calmé ? En voilà des drames, mon Dieu !… Quel tout petit tu fais !

(Elle essaie de rire, pour se rassurer elle-même. Silence.)
MAX, (abattu.)

Eh bien, si tu ne veux pas tenter la vie avec moi, alors…

JESSIE.

Alors, quoi ?

MAX, (changeant de ton, devenant suppliant.)

Oh ! chérie… chérie… que je t’emporte une heure… une heure seulement… ici ou ailleurs… mais pas cette étreinte misérable !

JESSIE.

Oh !

MAX.

Avant de nous séparer, que tu aies senti passer la jeunesse…

JESSIE.

Mais c’est aussi impossible…