Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 12, 1922.djvu/113

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cet après-midi à Rueil, que je vous rencontrerais quelques heures plus tard en aussi belle compagnie !… Vous ne sortez jamais seule, à ce que je vois !… Allons, trêve de plaisanterie ! Où est mon père ?

JESSIE.

Monsieur, je ne comprends pas !… Vous m’avez été présenté cet après-midi comme mandataire d’une personne qui…

SERGE.

Parfaitement, on vous a présenté cet après-midi le marquis d’Aubrive ; c’était faux… c’était une dissimulation que mon père a faite, par je ne sais quel scrupule !… Je suis Serge de Chavres…

(Jessie et Max se regardent avec épouvante.)
JESSIE.

Vous !

SERGE.

Et je veux savoir comment Monsieur s’est faufilé à pareille heure dans l’hôtel paternel, tandis qu’on se servait indûment de mon nom pour contraindre le duc à sortir de sa maison. Sur ce chapitre-là, je n’entends pas la blague ! (Silence.) Vous vous taisez ?… Je me trouverais donc en face de deux complices ?…

JESSIE.

Monsieur, vous perdez toute mesure !… Même si vous êtes le fils du duc de Chavres, vous n’avez pas qualité pour m’apostropher de cette manière !

SERGE.

La vôtre manque de chic, Mademoiselle… Vous vous êtes trompée de porte… Pas ici… Allez faire ça dans un autre café !