Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 12, 1922.djvu/184

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ton doigt dans la mousse, ça te portera bonheur… et tu en as plus besoin que tu ne crois.

(Le sommelier sort. Silence.)
MAX, (tout à coup, comme s’il avait été frappé par l’intonation de Passerose.)

J’en ai besoin ? Oui, c’est vrai !

PASSEROSE.

Alors, bois !… Vois-tu, je m’y connais. Ah ! oui, je m’y connais ! Il n’y a que ça qui guérisse la douleur.

MAX.

Je n’ai pas soif… (Pendant que Passerose boit à longues lampées.) Bon Dieu, comme elle est longue à remonter !

PASSEROSE.

Tiens-toi tranquille, tu viens de dire que tu n’y attachais pas d’importance !… Max, est-ce que tu l’as trompée, toi ?

MAX.

Non !

PASSEROSE.

Tu n’as connu qu’elle ?

MAX.

Je fais mon apprentissage… (Geste fat de gamin.) Les femmes, ah ! là, la !

PASSEROSE.

Gosse !

MAX, (crânant devant une femme.)

Pas tant que ça !… Si tu savais, j’ai l’air ainsi, les femmes, je les estime à leur juste valeur…

PASSEROSE.

Tu les feras souffrir ?