Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 12, 1922.djvu/258

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GABRIEL.

Paul ! c’est discret, ça ne se remarque pas ! Donc, Paul ?

JEANNE.

Je disais que si je ne peux pas le faire entrer chez Mademoiselle Sommier, je le mettrai à la crèche du quartier. Vraiment, il est assez fort. Je n’ai plus rien à craindre pour sa santé. D’ailleurs, ça me fatigue un peu de nourrir et puis ça m’enlaidit à la fin… Oh ! je ne suis pas coquette. Seulement, je ne voudrais pas que tu me trouves trop laide, trop abîmée… Donc, dès la semaine prochaine, je pourrai reprendre mon ouvrage. J’ai des clients et j’espère bien aussi, quoi que tu m’en aies dit, que tu me permettras de retourner chez tes parents.

GABRIEL, (se levant, avec colère.)

Chez mes parents !… Ah ! ça, non, par exemple ! Comment oses-tu insister ? Ne recommence jamais cette blague-là, n’est-ce pas ?

JEANNE.

Comme te voilà en colère !

GABRIEL.

Il y a de quoi ! Je t’ai déjà donné l’ordre formel, formel… tu m’entends, de ne plus m’en parler. Quel est ton but… ton but ?

JEANNE.

Voyons, Gabriel, tu me crois donc méchante ? Je disais ça parce que j’aurais pu t’apercevoir de temps en temps chez tes parente. Demande-moi pardon de ce que tu viens de supposer ?