Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 12, 1922.djvu/280

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LE SECRÉTAIRE.

Il y a déjà des propositions fermes de rachat de la Hollande.

LEVASSEUR.

Ce n’est pas, vous le concevez, que je cherche, en dehors de nos usines, à gagner beaucoup d’argent avec cette sacrée guerre !… Mes usines me rapportent suffisamment… J’ai gagné beaucoup… beaucoup trop… mon cher… C’est gênant, même… Seulement, que voulez-vous, un industriel n’a pas le droit de ne pas faire fructifier son œuvre… Ne pas fructifier, c’est péricliter. Le principe en affaires est absolu… Et puis, je ne suis pas seul… Ma famille… Bref, je ne demande pas mieux que de placer ce bénéfice en partie dans une affaire intéressante… Encore faut-il que je la connaisse… C’est le risque de tous ces trafics de guerre, que nous nous cassions le nez tout à coup !

LE SECRÉTAIRE.

Oh ! Monsieur Levasseur, à l’heure actuelle, il suffit d’avoir des capitaux… Tout est bénéfices… C’est le miracle de l’époque.

LEVASSEUR.

Je sais bien… Je sais bien… Et puis, n’est-ce pas du tripotage un peu, ça ?

LE SECRÉTAIRE.

Vous me faites rire !… Vous, un homme de votre intelligence, employer des mots pareils !

LEVASSEUR.

Je suis un peu retardataire, c’est vrai !… Il faut marcher avec son temps !… Et votre fils, au fait, je ne vous ai pas demandé…