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ACTE TROISIÈME

Un petit salon avec une boiserie Louis XVI. À droite, un grand lit de repos ; devant le lit une table sur laquelle est servi le thé. À gauche, un petit bureau de femme, des fleurs. Une atmosphère de luxe, de bien-être et d’intimité règne dans la pièce.

(Au lever du rideau, Monsieur Levasseur, Madame Levasseur, Philippe et Bleuette Sorbier prennent le thé.)


Scène PREMIÈRE


LEVASSEUR, MADAME LEVASSEUR, PHILIPPE, BLEUETTE SORBIER

MADAME LEVASSEUR.

Enfin ! les premiers gâteaux au vrai sucre !… La pâtissière m’a donné sa parole qu’il n’y avait pas de saccharine. Un éclair, Bleuette ?

LEVASSEUR.

Qui m’eut dit, quand cet enfant partait pour le front, que nous serions là, un an après, presque jour pour jour, victorieux d’abord et heureux, ma foi, oui, heureux… Ouf !… délivrés d’une si grande angoisse !

PHILIPPE.

Démobilisé !… en pékin !

LEVASSEUR.

En pékin !… c’est un mot de ma jeunesse. Ça se dit encore ?