Ah ! ne raillez pas. Je vous jure que vous n’en aurez plus l’occasion jamais.
Et puis, si vous vous êtes monté le bourrichon sur mon héroïsme, vous avez déraillé un peu, savez-vous. Tel que vous me voyez, j’ai eu des frousses terribles dans la tranchée. J’ai coupé au truc, comme on dit, et quelquefois salement !
Qu’est-ce que ça prouve ! La lettre que vous m’avez adressée était purement admirable !…
Oh ! quand on part, on écrit avec le style des autres… On a le cœur qui bat… alors, en avant les grandes phrases… Oui… Mais après quatre ans de guerre et d’endurance, nous disions simplement : « Mon vieux, on y va… ?»
C’est aussi beau et c’est la même chose… Vous voyez bien que lorsqu’on vous a chargé d’une mission où vous risquiez votre vie, vous n’avez pas hésité…
Si, j’ai hésité… Ah ! pour sûr que j’ai hésité !… C’est commode à dire… « Vous n’avez pas hésité ! » Et rudement encore !… Puis, tout à coup, Andrieux m’a poussé le coude, il m’a dit : « Viens donc, va ! » Je suis parti. Allez, allez ! ne nous montons pas le coup. Vous avez devant vous un homme qui a fait ce qu’il devait faire, ni plus ni