Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 3, 1922.djvu/124

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NEKLUDOFF.

Non ce n’est pas fini, je ne puis l’admettre. Je veux à présent réparer ma faute.

LA MASLOWA, passant ses mains sur son front comme pour repousser l'idée qui la gêne.

Mais non, mais non, il n’y a rien à réparer, je vous dis… ce qui est fait est fait… Dites ? Croyez-vous ?… (Elle se rapproche de lui humble et fille.) Est-ce que vous pourrez m’aider un peu ?

(Elle lui sourit encore.)
NEKLUDOFF.

Je crois bien.

LA MASLOWA, se rapprochant.

Oui ?… Ça, c’est gentil !… Croyez-vous, hein, qu’ils m’ont condamnée aux travaux forcés !

NEKLUDOFF.

Je savais, j’étais certain que vous n’étiez pas coupable.

LA MASLOWA.

Bien sûr, je n’étais pas coupable. Est-ce que je suis une voleuse ou une empoisonneuse ! On peut dire tout ce qu’on voudra mais pas ça… (Elle le regarde à la dérobée, puis se rapproche, traînant la savate.) Ici, ils prétendent qu’il faut signer un pourvoi, mais ça coûte très cher ?… pas !… les frais d’avocat ?

NEKLUDOFF.

Oui… j’ai déjà vu l’avocat.