Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 3, 1922.djvu/126

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en finir, lui donner ce portefeuille, et partir… (Puis avec énergie.) Eh bien, eh bien, à quoi est-ce que je m’attendais donc ? Allons jusqu’au bout… j’irai jusqu’au bout ! (Résolument.) Katucha, je suis venu vers toi pour te demander pardon, et tu ne m’as pas dit si tu me pardonnais !

LA MASLOWA, œillade.

Quoi ? Quoi ? C’est si étrange ce que vous me demandez !

NEKLUDOFF, avec désespoir.

Katucha, Katucha ! pourquoi me parles-tu ainsi ? Voyons, rappelle-toi, tu sais bien que nous nous sommes aimés jadis… Je me souviens de la petite Catherine, autrefois, à Panopha…

LA MASLOWA, dure.

Ce qui est vieux s’efface. Vous savez, elles vont revenir… je ne sais pas si on va pouvoir vous laisser ici.

NEKLUDOFF, irrité au dernier degré.

Je sais, on doit m’avertir… Mais ce gardien-là dans le fond est insupportable… C’est assommant, on ne peut pas causer.

LA MASLOWA.

Il le fait exprès bien sûr… Donnez-lui deux roubles et il s’en ira.