Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 3, 1922.djvu/136

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LA VIEILLE.

Oh ! ce que tu étais jolie dans ce temps-là… Vrai, on voit qu’il y a des années !…

LA MASLOWA, tenant la photographie en mains et dans son hébétement, montrant avec le doigt.

C’est moi, ça ? Qu’est-ce que je fais là ?…

LA VIEILLE.

Tu couds… sous un arbre…

LA MASLOWA.

Ah ! oui…

LA BOSSUE.

Tu as l’air de rire… ah ! que c’est drôle ! Tu portais des petits nœuds dans les cheveux.

LA BEAUTÉ.

Et ça, qu’est-ce que c’est ?

LA MASLOWA.

C’est la maison… Ça, là, c’est un pommier qu’il y avait dans le fond du jardin… qui faisait de l’ombre… une petite ombre… Voyez-vous ?… Et puis il y avait de l’eau, là-bas… qui passait… là où il y a un chien.

LA VIEILLE, pour voir.

Donne.

LA MASLOWA, cachant farouchement la photographie sur sa poitrine.

C’est à moi, ça… Il ne faut pas me la prendre, c’est à moi…