Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 3, 1922.djvu/143

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L’INFIRMIÈRE.

Je ne sais pas ! C’est le bonheur d’être ici évidemment… On se trouve mieux qu’à la prison, hein ? Regardez-les ces petites !… Sont-elles jolies, toutes les deux ?

LA MASLOWA.

Ah ! oui, qu’on est heureuse, n’est-ce pas, Fédosia ? Je me plais ici avec mon tablier blanc et mon petit bonnet… Et puis ça sent bon l’acide phénique… j’aime ça… ça sent propre…

L’INFIRMIÈRE.

Vous avez eu de la chance, on peut le dire… C’est très rare que les détenues soient transférées à l’infirmerie, surtout que nous n’avons pas besoin d’infirmières en ce moment. Il fallait les plus grandes protections.

LA GARDE.

Quel âge a-t-il, votre prince ?… C’est un vieux, c’est un jeune ?

FÉDOSIA.

On ne peut pas dire qu’il soit vieux… on ne peut pas dire qu’il soit jeune… en tout cas, il est rudement gentil !… Il a promis à Maslowa de s’occuper aussi de mon mari… de Tarass… de lui faire trouver un emploi, dans la prison, n’est-ce pas, Catherine ?

LA MASLOWA, bas à Fédosia.

Ne parle pas tout le temps comme ça, voyons ! (Haut.) À quelle heure faudra-t-il faire les lits ? Avant la soupe ?