Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 3, 1922.djvu/157

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MASLOWA, fièrement.

Inutile. Vous perdez votre temps à me parler ainsi.

NEKLUDOFF.

Espérons qu’à Pétersbourg votre affaire sera examinée.

MASLOWA.

Oh ! que cela soit ou ne soit pas, à présent, ça m’est égal.

NEKLUDOFF.

Pourquoi dites-vous, à présent ?

MASLOWA, avec un geste vague.

Pour rien.

NEKLUDOFF.

En tout cas, voici où en sont les choses. Vous allez être probablement désignée pour le premier convoi qui va partir le dix de ce mois. Je vous suivrai en Sibérie. Je vous retrouverai aux haltes successives que vous ferez. J’espère me rendre utile à vos compagnons. Vous ne me reverrez pas d’ici Nijni-Novgorod, probablement, où je rejoindrai votre convoi, car je compte retourner à Pawlowna, à notre petite ville… Mes deux tantes viennent de mourir à quinze jours de distance.

MASLOWA.

Ah !… elles sont mortes ?

NEKLUDOFF.

Oui. J’irai demain donc à Pawlowna. (Silence, puis