Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 3, 1922.djvu/263

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

avoue. Je m’admire moi-même. Je marche dans les combinaisons du jeune Paulot, je me charge des courses de Richard, et je leur fais croire à tous deux que j’ai une première de magasin… qui va lâcher ses parents pour moi… D’abord tes fils ne me croiraient pas capable d’avoir une aventure aussi importante.

IRÈNE.

C’est vrai tout de même que c’est une chose considérable pour un garçon sans conséquence comme toi ! Qu’est-ce que tu as pensé quand tu t’es aperçu que je t’aimais ?

GEORGET.

Ce que j’ai pensé ?

IRÈNE.

Oui.

GEORGET.

Je me suis dit : Je ne l’aurai jamais. C’est trop beau !… Je m’imaginais que, si je m’y mettais, il faudrait des années pour te conquérir.

IRÈNE.

Tu as été heureux, hein ?

GEORGET.

J’ai été surtout stupéfait.

IRÈNE.

Sale bête !

GEORGET.

Mais c’est une impression qui a passé vite. Je m’y suis fait.