Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 3, 1922.djvu/306

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dit… D’ailleurs oui… tu as raison… Je réfléchirai.

IRÈNE, (avec désespoir.)

Écoute… je te promets, je te jure que tu ne le verras plus. Je ne peux pas mieux dire, mon Dieu !… Que je ne le verrai plus, même…

RICHARD.

Eh bien… oui… oui… je réfléchirai.

IRÈNE.

Tu mens ! je vois bien que tu mens, pour ne pas m’effrayer… Songe que c’est moi la coupable. Tu parles de justice ! Songe, s’il y a une punition, elle est pour moi ! C’est un enfant, lui… un vrai enfant… Tu commettrais un assassinat !

RICHARD.

Ce n’est pas pour moi que tu as peur !…

IRÈNE.

Ah ! je sens que je ne fais que t’exaspérer ! Mais je suis au martyre !… Songe à moi… c’est effrayant ! Calme-moi, Richard… je ne devrais pas te montrer cette anxiété… Mais que veux-tu, on n’a pas le cœur tout d’une pièce… On en a des morceaux qui appartiennent à tous ceux qu’on aime… il faut avoir pitié…

RICHARD.

Là, là… c’est entendu !… Calme-toi… Puisque je te dis…

IRÈNE.

Pour moi, Richard, pour moi, je t’en supplie…